La victoire de Tyrell Hatton au BMW Championship du European Tour a enflammé les passions non pas en raison de la performance du gagnant, mais plutôt par le style vestimentaire arboré par ce dernier.
Plusieurs voix du milieu ont félicité et encouragé le « fashion statement » tandis que certains acteurs ont condamné l’initiative.
Cette "controverse" met bien en lumière un dilemme bien présent dans le monde du golf: Comment conserver la base des adeptes tout en assurant la subsistance du jeu?
L'étude du comportement du consommateur de golf canadien publiée en 2012 peut nous éclairer sur l’état de la situation et surtout sur les moyens d’atteindre ces deux cibles.
Conserver la base
Cette base solide représente 20% des golfeurs. Ils jouent et dépensent davantage. Le golf est pour eux beaucoup plus qu'un jeu, c'est un style de vie. 22% ont entre 18 et 25 ans, 24% ont entre 26 et 35 ans et 21% ont 60 ans et plus. L'étude propose de
"trouver des façons novatrices de conserver les traditions et l’intégrité du jeu tout en répondant aux besoins davantage modernes des jeunes initiés au jeu (code vestimentaires, politiques de terrain)".
Assurer la subsistance
Afin d'atteindre cet objectif, on propose de cibler prioritairement deux groupes: le golfeur public masculin et les femmes. Ceux-ci représentent un pattern particulier par rapport à la pratique du golf. Le groupe de 18-25 est très intéressés au jeu. À 26-35 ans, ils deviennent moins passionnés par le jeu et voient le golf comme série de défis (temps/argent/ amélioration). Ils sont autant nombreux à s’initier qu’à quitter le golf. À 46-59, ils sont ambivalents (participation et engagement en baisse) et désillusionnés (relâche et abandon).
Le groupe 26-35 ans semble d'une importance capitale pour l'atteinte de la subsistance du jeu. L'étude est catégorique en ce sens:
"Si vous ne pouvez leur montrer que les avantages (plaisir, relations sociales, défis, fierté) qui les ont attirés au début sont réalisables, vous les perdrez à jamais."
On y identifie une stratégie de croissance qui s'articule en trois temps: tendre la main, captiver et retenir. On y suggère quelques pistes, telles que mettre de l'avant des cours de golf en ligne, du mentorat virtuel, aider les nouveaux joueurs à se sentir les bienvenus (heures de départ convenables, assouplissement du code vestimentaire).
Passons à l'action
Il semble prioritaire de favoriser la subsistance du jeu. Ceci étant dit, la base doit être prête à mettre de l’eau dans son vin (et une grande partie de celle-ci semble l'être) en mettant tous les aspects non-inclusifs de côté et en éliminant le plus de freins possibles à la pratique du golf. Bien qu'une partie de cette base âgée de 60 ans et plus représente parfois plus de 50% des membres et au moins 75% des revenus de bien des clubs de golf, cette situation est loin d'être éternelle et évoluera très rapidement dans la prochaine décennie. Permettre le port du hoodie n'est certainement pas un débat central à la pratique du golf, mais la discussion et la controverse l'entourant permet de voir à quel point le monde du golf est prêt à mettre de l'avant des solutions assurant la pérennité et la subsistance de ce sport qui nous réunis tous.
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